Exposition “George Sand, une vie en correspondance”
En écho à la parution du n° 51 de la revue Épistolaire consacrée à George Sand, avec un dossier réuni par Brigitte Diaz, l’Hôtel Littéraire Le Swann expose pendant deux mois une trentaine de documents autour de l’écrivain : une lithographie dédicacée de George Sand, des éditions originales de ses œuvres, une préface manuscrite et une série de lettres autographes, dont certaines inédites, appartenant à la collection des Hôtels Littéraires et réunies au fil des années par le bibliophile Jacques Letertre.
Présentation de Jacques Letertre, président de la Société des Hôtels Littéraires, qui a réuni cette collection au fil des années et de sa passion pour George Sand :
Si Proust avait une dilection particulière pour les romans de George Sand (ce n’est pas un hasard si François le Champi ouvre la Recherche et la clôture), ma préférence a toujours été à Histoire de ma vie et à sa Correspondance.
C’est par sa correspondance avec Flaubert – sans conteste le sommet de son œuvre -, que j’ai commencé à la lire : ce mélange de complicité, de tendresse et de hauteur d’échange entre deux génies de la littérature a été un tel choc que je n’ai eu de cesse d’acquérir pendant une quarantaine d’années un peu plus d’une centaine de lettres manuscrites, dont certaines inédites, de cette œuvre gigantesque, dont les 26 tomes patiemment réunis par le regretté Georges Lubin ont été depuis complétés par les deux remarquables volumes de Thierry Bodin.
Il existe chez elle autant de formes de lettres que d’âges de la vie : de l’écriture fine couvrant chaque centimètre de la feuille des lettres pleines de confidences de la jeune fille, à l’écriture ronde et aérée de la dame de Nohant régnant sur l’univers littéraire, en passant par le graphisme énergique et tourmenté de la combattante et de l’amante enflammée de trente ans… Peu d’ écrivains ont autant varié en ce domaine au fil de leur vie.
Lettre de George Sand à Gustave Flaubert. Nohant, 30 mai 1867.
Belle lettre évoquant son travail tout juste achevé sur son roman, Cadio, et l’interrogeant sur le sien en cours, L’Éducation sentimentale. Elle lui exprime sa tendre amitié et évoque les progrès de sa petite-fille Aurore.
C’est aussi par l’incroyable diversité de ses correspondants que George Sand séduit : des génies de son temps comme Delacroix, Flaubert, Hugo ou Alexandre Dumas père et fils, aux figures du monde politique comme Pierre Leroux ou Bovier-Lapierre, en passant par ses proches y compris les plus humbles : Lubin en avait répertorié plus de 2000.
La plupart de ces lettres seront reproduites dans la Maison Littéraire George Sand que nous inaugurons à Bordeaux à l’automne 2026, pour le cent-cinquantenaire de la disparition de notre chère George Sand.”
Jacques Letertre
