Voici un magnifique nouveau timbre édité par La Poste qui rend hommage au chef-d’œuvre de Jules Verne, Le Sphinx des glaces pour son 125e anniversaire, par l’artiste Pierre Bara.

« Arthur Pym, le héros si magnifiquement célébré par Edgar Poe, a montré la route… À d’autres de la reprendre, à d’autres d’aller arracher au Sphinx des glaces les derniers secrets de cette mystérieuse Antarctide ! » Jules Verne

Pour écrire ces aventures antarctiques qu’il présente comme le pendant de celles du Capitaine Hatteras au pôle Nord, Jules Verne se place sous le signe de son auteur fétiche, Edgar Poe. Il avait pourtant abandonné son cycle polaire depuis l’irruption du capitaine Nemo et sa prise de possession des contrées australes par son drapeau noir flanqué d’un N d’or dans Vingt Mille Lieues sous les mers, avec un écart dans le grand nord canadien pour Le Pays des fourrures en 1873.

Le Sphinx des glaces, publié en 1897, est la suite des Aventures d’Arthur Gordon Pym d’Edgar Poe, traduites en français par Baudelaire en 1858.
Profitant de la fin quelque peu mystérieuse donnée par l’auteur américain à son livre, Jules Verne présente son roman comme une histoire vraie et expédie ses héros vers le pôle Sud, à la recherche de Pym plus de douze ans après sa disparition.

L’apparition finale du gigantesque et fantomatique sphinx égyptien « assis au pôle du monde », sorte d’aimant naturel à l’attraction prodigieuse dont la force irrésistible est à l’origine de nombreux mystères, est une « trouvaille spectaculaire » de Verne. Elle lui permet d’introduire le merveilleux scientifique sans franchir les frontières du fantastique, tout en répondant à sa fascination poétique pour les régions polaires.

Daniel Compère a salué ce « beau récit qui joue avec le réel et l’imaginaire jusqu’au vertige ». Parmi d’autres suites mémorables données au roman de Poe, Jean-Luc Steinmetz signale La Nuit des temps de Barjavel et prévient que « d’autres rêveurs notoires mèneront leurs héros dans ces parages », citant le Corsaire Sanglot de Robert Desnos et Dan Yack de Blaise Cendrars.

Hélène Montjean