Le jury du prix Marcel Aymé dévoile sa sélection 2023.

Quatre romans sont en lice :

 

 

 

– François MIGEOT, Au fil de la chute, L’Atelier du grand Tétras, nov. 2022

“Douze nouvelles autour du thème de la chute. Orphée et Eurydice, le jeu des vanités sociales dans la société contemporaine, les chimères de la création et les mouroirs sont notamment évoqués.”

“Chacune des ces nouvelles invente une voix narrative singulière pour porter chacun des visages de la chute ici rassemblés. Non pas la Chute biblique, mais celle, toute ordinaire, qui nous conduit lentement vers la fin, du premier au dernier pas, par les chemins et détours de l’existence. On ira des mythes premiers (Orphée et Eurydice) qui mettent en scène nos aventures et les enjeux qui les animent, à ceux de notre époque, avec le jeu des vanités sociales, les chimères de la création, de la célébrité et de la postérité, en passant par ce qui leste notre traversée ici-bas : la famille, l’école, les loisirs, l’enfer numérique, la misère, la maladie, les mouroirs, et d’autres incontournables divertissements…

Bref, en s’embarquant dans ces galères, le lecteur retrouvera l’humaine comédie, de l’humour, de la pensée et même de la poésie…”

 

– Jacky SCHWARTZMANN, Shit !, Éd. du Seuil, mars 2023.

 

 

 

“Quand Thibault débarque à Planoise, quartier sensible de Besançon, il est loin de se douter que la vie lui réserve un bon paquet de shit. Conseiller d’éducation au collège, il mène une existence tout ce qu’il y a de plus banale. Sauf qu’en face de chez lui se trouve un four, une zone de deal tenue par les frères Mehmeti, des trafiquants albanais qui ont la particularité d’avoir la baffe facile. Alors que ces derniers se font descendre lors d’un règlement de comptes, Thibault et sa voisine, la très pragmatique Mme Ramla, tombent sur la cache de drogue.

Que faire de toute cette came ? Lorsque notre duo improvisé compare ses fiches de paie avec le prix de la barrette, il prend rapidement une décision. Un choix qui pourrait bien concerner tout Planoise.

Durant vingt-cinq ans Jacky Schwartzmann a enchaîné les petits boulots, autant pour gagner sa vie que pour observer ses contemporains. Il est maintenant auteur et scénariste de bandes dessinées et de longs-métrages. Son parcours à la fois schizophrène et formateur lui a forgé une plume incomparable. Il revient au sommet de son art avec SHIT !.”

 

 

– Pierric BAILLY, La Foudre, Paris, Éd. P.O.L., août 2023.

 

 

 

“La Foudre est un roman de la passion amoureuse et de la sidération. C’est aussi un roman qui s’inscrit dans la tradition du nature writing américain. John, le narrateur, une trentaine d’années, est berger dans le Haut-Jura. Chaque année, il passe cinq mois dans un chalet d’alpage pour garder un troupeau de brebis. Il arpente les forêts de hêtres et d’épicéas de la vallée, croise toutes sortes d’animaux sauvages : renards, chamois, lynx.

John découvre dans le journal un fait-divers impliquant un certain Alexandre Perrin, accusé de meurtre. Alexandre, son ami de lycée, devenu vétérinaire, écologiste et militant de la cause animale, a tué un de ses voisins, un jeune chasseur de vingt ans. Une bagarre qui a mal tourné. Alexandre a été arrêté et placé en détention provisoire. John, troublé, va quitter son refuge et tenter d’en savoir plus. Il prend contact avec Nadia, la femme d’Alexandre, avec qui il était également au lycée. Il se retrouve alors entraîné dans une histoire passionnelle inattendue qui va bouleverser sa vie.”

 

 

Guy BOLEY, À ma sœur et unique, Paris, Grasset, août 2023.

 

 

“À travers les destins scellés de Fritz et Lisbeth, Guy Boley traverse l’Histoire et l’Europe.”
“Elisabeth Förster fut l’unique sœur de Friedrich Nietzsche, écrivain, philologue, philosophe, être perpétuellement souffrant, vivant dans une solitude totale. De deux ans sa cadette, elle fut sa première lectrice, compagne, admiratrice. Tôt, elle se promet de tout faire pour que brille l’œuvre de son frère à laquelle elle n’entend rien. En effet, elle fera tout. Le soignera, l’assistera, le portera. Et ira jusqu’à vendre ses écrits à Adolf Hitler, homme que Friedrich eut haï s’il l’avait connu.
Dans ce roman écrit d’un souffle, Guy Boley retrace chaque épisode de leurs vies : leur enfance complice à Naumburg, leur vie conjugale à Bâle où Fritz est professeur et où Lisbeth l’assiste, les week-ends chez les Wagner puis la rupture  ; l’affaire Lou-Salomé, le mariage d’Elisabeth avec Bernhard Förster, antisémite déclaré avec lequel elle part en 1886 au Paraguay, fonder la colonie Nueva Germania. Pour revenir trois ans après, au chevet de son frère tombé dans la folie, inconscient, alité, qu’elle dit soigner mais qu’elle va trahir et spolier.
Amour, solitude, vengeance, trahison ; ambition dévorante, génie, haine, héritage, cruauté. Tout y est. Même les dieux qui Là-Haut jouent aux dés. L’équivalent en prose d’un drame shakespearien.”

Le lauréat sera connu début décembre lors de la cérémonie de remise du prix à Besançon.

Il succèdera à Éric FOTTORINO, pour son roman Mohican. Paris, Gallimard, 2021.

 

 

 

En suivant une famille de paysans jurassiens, Éric Fottorino raconte les mutations du monde rural français depuis les années cinquante : productivisme et chimie à tous crins au temps du père, sensibilité écologique chez le fils. Il soulève avec émotion la relation père-fils, les thèmes de la transmission, de l’enracinement et des illusions de la modernité (éoliennes).

L’auteur : Éric Fottorino est journaliste, reporter, essayiste et romancier. Il a dirigé Le Monde de 2007 à février 2011 et il est le cofondateur de l’hebdomadaire Le 1, ainsi que des trimestriels AmericaZadig et Légende. Auteur d’un essai J’ai vu la fin des paysans (Denoël, 2015), il s’intéresse depuis longtemps à la question du monde agricole. Mohican est son quatorzième roman.

 

Grégoire Domenach (à gauche) et Éric Fottorino ont respectivement reçu le prix Marcel-Aymé 2021 et le prix Marcel-Aymé 2022 décernés par l’Association du livre et des auteurs comtois (Alac) présidée par Martine Coutier.
Photo ER /Pierre LAURENT

 

 

Le prix Marcel Aymé est un prix littéraire annuel, créé et décerné depuis 2003 par l’Association du livre et des auteurs comtois (ALAC), à Besançon, pour récompenser un ouvrage de fiction en rapport avec la Franche-Comté. Il est nommé d’après l’écrivain d’origine franc-comtoise Marcel Aymé (1902-1967) et succède, avec le prix Lucien-Febvre, au Prix Comtois du Livre.

La région Franche-Comté y associe une récompense de 3000€ au lauréat pour encourager la création littéraire et la lecture en Franche-Comté.

Ce prix est soutenu par la Société des Amis de Marcel Aymé – trois de ses membres font partie du jury – ainsi que l’Hôtel Littéraire Marcel Aymé (situé à Paris, Montmartre) qui offre un séjour de deux nuits au lauréat.