Marcel Aymé vécut à Montmartre la plus grande partie de sa vie, soit une quarantaine d’années. À partir de notre Hôtel Littéraire, situé au numéro 16 de la rue Tholozé, qu’il cite dans une de ses nouvelles, vous pouvez partir sur les pas de l’écrivain dans ce quartier qu’il fréquenta en véritable piéton de Montmartre, déambulant au quotidien dans les ruelles, visitant ses amis peintres dans leurs ateliers ou les retrouvant dans les bistrots.

Dès 1930, l’auteur de La Jument verte regarde la tour Eiffel depuis un petit appartement juché au 8e étage du 9, rue du square Carpeaux, avant de rejoindre les hauteurs de la Butte, qu’il ne quittera plus : en 1933, Marcel Aymé et son épouse s’installent au 9 ter rue Paul-Féval, juste derrière le légendaire cabaret Au Lapin Agile, dont Marcel devient vite un habitué. Depuis son bureau, il peut contempler les vignes du Clos Montmartre, accrochées à flanc de coteau, qui produisent « le vin de Paris » – chaque année, au mois d’octobre, les Vendanges donnent lieu à l’une des fêtes les plus populaires de la capitale.

Marcel Aymé quitte la rue Paul-Féval en 1963, pour emménager près du Moulin de la Galette, au 26 de la rue Norvins où il décédera quatre ans plus tard. C’est aujourd’hui le 2, place Marcel Aymé : on y découvre, surgissant du mur du jardin où il venait souvent jouer aux boules avec les habitués, la statue en Passe-muraille sculptée par Jean Marais en 1989.

Marcel Aymé aimait fréquenter les cafés montmartrois où tous le connaissaient et appréciaient sa gentillesse naturelle. Place du Tertre ou rue du Mont-Cenis, il rejoignait ses amis pour disputer des parties de cartes mouvementées… Nous pouvons citer particulièrement Au Rêve, 89 rue Caulaincourt, où il était le tuteur de sa jeune patronne, Elyette Segard-Planchon et, côté cabaret, Au Lapin Agile, 22 rue des Saules, toujours dirigé par son ami Yves Mathieu.

En flânant, on retrouve le souvenir du grand écrivain un peu partout sur la butte Montmartre, ce véritable village dans la ville, dont il appréciait l’état d’esprit indépendant, teinté d’humour, de fantaisie et de provocation, qui lui correspondait si bien  : de la rue Caulaincourt, « qui part d’un cimetière et monte vers le ciel en tournant », à la belle avenue Junot, qui a donné son nom à l’une de ses nouvelles, le « chemin des écoliers » de Marcel Aymé passe par les jardins du Sacré-Cœur, la place Emile-Goudeau et le légendaire Bateau-Lavoir, laboratoire de l’art du XXe siècle, les rues Lepic et des Abbesses, avec leurs nombreux petits commerces.

Il vous faudra absolument vous rendre au Musée de Montmartre, 12/14 rue Cortot, le plus charmant musée de Paris avec ses jardins Renoir qui offrent une vue exceptionnelle, pour savourer l’ambiance intemporelle et découvrir la riche histoire de ce quartier marqué par l’effervescence artistique, grâce aussi à l’activité de la Société d’Histoire et d’Archéologie Le Vieux Montmartre.

Enfin, il ne faut pas manquer une visite au Cimetière Saint-Vincent, rue Lucien Gaulard, où Marcel Aymé est inhumé, non loin de son ami le peintre Gen Paul et d’autres célèbres artistes de la Butte.

Hélène Montjean et Jean-Manuel Gabert,
Président de la Société d’Histoire et d’Archéologie Le Vieux Montmartre.