Œuvres complètes d’Horace traduites par Pierre Daru.

par Jacques Letertre, pour la collection de l’Hôtel Littéraire Stendhal

 

Portrait du comte Daru par Antoine-Jean Gros, 1813, château de Versailles.
   Si Pierre-Antoine-Noël-Mathieu Bruno Daru est passé à la postérité comme serviteur zélé de Napoléon – ne fut-il pas successivement conseiller d’Etat, commissaire général de la Grande Armée, intendant de la maison civile de l’Empereur, ministre secrétaire d’Etat et enfin ministre de la Guerre ?-, c’est en tant qu’écrivain et cousin de Stendhal que plusieurs de ses ouvrages figurent dans la future bibliothèque de l’Hôtel Littéraire Stendhal que nous ouvrirons à Nancy en 2024.
   Membre de l’Académie française depuis 1806, il publia une très riche et très complète Histoire de la République de Venise et fut, entre autres, le traducteur en vers des poèmes d’Horace qu’il publia en 1810. Devant le succès rencontré, il édita par la suite de nombreuses versions remaniées. Celle-ci, datée de 1823, est la sixième. Elle est composée de deux tomes de plus de mille pages, avec face à face la version latine et la traduction française, et constitue un ensemble très représentatif de l’érudition et de la force de travail du comte Daru dont Napoléon disait qu’il joignait « le travail du bœuf au courage du lion ».
   Époux de la belle Alexandrine Daru dont Stendhal fut éperdument mais… sans succès, amoureux, il favorisa la carrière de Stendhal en le faisant entrer au Ministère de la Guerre dès 1800. Il usera de sa position pour le faire nommer successivement adjoint aux commissaires des guerres puis auditeur au Conseil d’Etat.
   Dans un prochain article, nous présenterons les lettres que le comte Daru envoya à Stendhal pour lui annoncer la terrible nouvelle de la mort en couches de son épouse tant aimée.
Jacques Letertre